Vous aimeriez cultiver vos tomates sans tuteur ?
Jetez votre sécateur, vos cannes de bambou et votre ficelle d’attache.
Fini les heures à péniblement attacher et tailler vos tomates en plein cagnard.
En laissant la plante se développer naturellement, on n’a plus qu’à arroser et ramasser les tomates qui mûrissent au fil des jours.
Sommaire
Tomate sans tuteur : Le revers de la médaille
Malheureusement, cette méthode facile possède un énorme inconvénient.
Elle augmente drastiquement les chances de contracter une maladie cryptogamique.
En effet, la plante se développe en rampant.
Elle est en contact direct avec le sol, son humidité, ses champignons.
De plus, il y a l’eau de pluie, et la rosée du matin.
Cette humidité à plus de mal à s’écouler, comme elle le ferait sur une plante qui pousse en hauteur.
Elle stagne sur les feuilles de la plante.
C’est le terrain parfait pour que les champignons s’installent, surtout le mildiou.
Aussitôt installé, il commence à faire des ravages.
Rapidement, ce sont toutes les branches qui se meurent, et les tomates qu’elles supportent.
À ce stade, la seule solution … c’est l’amputation.
Maintenant, il ne reste que quelques tiges qui peinent à encaisser le choc de la maladie et de la taille sévère qui a suivi.
Résultat ?
Votre récolte vous permettra d’ajouter des tomates dans maximum 3 ou 4 salades cet été.
Oubliez les réserves de coulis pour l’hiver.
Ne pensez même pas à en donner aux voisins.
Le rêve d’une culture de tomate sans tuteur et sans effort est terminé.
Réveillé, sécateur à la main, vous décapitez tristement des tas de tiges qui se meurent.
Les tomates sur cagettes / palette / paillage : Est-ce une bonne solution ?
Vous me direz sans doute :
“Les tomates sur cagette, sur paillis et sur palette permettent de diminuer drastiquement l’humidité !”
En effet, ces 3 méthodes permettent de diminuer l’humidité … venant du sol.
Je vais rappeler rapidement ce que sont ces 3 méthodes. C’est très simple.
L’objectif, c’est de mettre un support entre le sol et la tomate.
On peut mettre :
- des cagettes
- une épaisse couche de paillage
- des palettes
Ainsi, le plant ne touche plus le sol.
Le support le protège des maladies venant d’en bas.
Il peut donc se développer librement, protégé de son humidité.
Mais, qu’en est-il du problème d’humidité de pluie / rosée ?
Les problèmes d’humidité qui persistent
Les supports ne protègent pas de la pluie. Cette eau risque de stagner.
Les plants ne sont pas taillés, donc, les tiges et les feuilles vont former une couche épaisse de verdure.
C’est ici que l’eau aura du mal à s’écouler, et que les champignons vont attaquer.
Il y a autre chose sur laquelle je voudrais revenir.
Souvenez-vous, un des avantages de cette méthode, c’est qu’elle simplifie la vie du jardinier.
Mais, est-ce vraiment le cas ?
Les tomates sur support, c’est plus stressant
Les tomates peuvent pousser au-delà de 2 mètres, quand on ne les taille pas.
Pour les protéger des maladies du sol, il va falloir régulièrement ajouter un support.
Donc, cette méthode consiste simplement à remplacer le tuteurage et la taille.
Peut être moins pénible, mais votre vigilance doit être accrue.
Il vous suffit d’oublier de vérifier pendant quelques jours, pour que le drame arrive.
Car dès qu’une tige va toucher le sol, les maladies peuvent très vite arriver.
Mais alors, comment rendre l’entretien des tomates moins pénible, sans les mettre en danger ?
Une méthode moins pénible, et moins dangereuse
D’un côté, le laisser-aller total va sûrement être une opportunité pour le mildiou de s’installer.
De l’autre, ce sont des heures à tailler et tuteurer ses plants.
Le juste milieu idéal serait d’avoir des tomates que l’on n’a pas besoin de tailler, que l’on tuteure 2 fois maximum.
Cette solution idéale existe depuis 1 siècle, grâce à une mutation génétique génétique arrivée naturellement.
Cette solution géniale, issue d’une mutation naturelle
La tomate dite “à port déterminé” est apparue en Floride en 1914.
C’est une mutation spontanée de la tomate. La mutation est dite récessive. Elle est nommée “self pruning” (autotaille en français). Plus besoin de la tailler, car elle s’arrête de pousser d’elle-même au bout d’un certain développement.
Voyant un grand intérêt à ce “nouveau comportement”, les agronomes cherchèrent à le dupliquer sur plusieurs variétés.
La liste que je vous donne plus bas est le fruit de croisement afin de créer des espèces à port déterminé.
Finalement, c’est quoi une tomate à port déterminé ?
C’est un plant de tomate qui va s’arrêter tout seul de pousser au bout de 4 à 5 bouquets, environ.
(bien entendu, je donne une moyenne ici, il y a certaines variétés qui font plus de bouquets, d’autres moins)
Ensuite, elle va se concentrer sur la fructification des tomates. Les tomates à port déterminé sont généralement hâtives.
Liste de 19 variétés à port déterminé originales
Il existe plusieurs centaines de tomates à port déterminé.
En voici une sélection :
- Bacar Hybrid
- Wafa Hybrid
- H300 Hybrid
- Baccone OP
- Ranch OP
- Walter Villemaire
- Karzelek Tallinski OP
- Oakling
- Honey Drop OP
- Oahu OP
- Ramillette OP
- Heinz 1706
- Kaki Cœur OP
- Odessa OP
- Kanopus OP
- B807
- Damskie Paltchiki OP
- Radosa Hybrid
- Dachnik Hybrid
Maintenant, le plus gros effort, c’est de récolter
En choisissant une tomate à port déterminé, vous allez pouvoir gagner du temps.
Ces tomates vont pousser jusqu’à leur hauteur déterminée, puis elles vont s’arrêter toutes seules grâce au gène récessif self pruning.
Votre sécateur peut partir à la retraite. Le plant va s’arrêter de lui-même. Peut-être à 50 ou 90 cm selon la variété choisie.
Naturellement, la plante va développer ses bouquets de fleurs en bout de tiges, au lieu de continuer à pousser.
Le seul effort qu’il vous restera dans cette histoire, c’est d’attacher la tige principale à 1 ou 2 endroits maximum.
Le second effort sera de … récolter.
Il existe des tomates à port déterminé dont les tomates sont de toute grosseur et de toute couleur. Ce qui vous permettra de conserver une certaine variété au jardin.
Télécharger la liste de variétés de tomates à port déterminé.
Merci