Tomate greffée : Votre arme contre les maladies du sol

Les tomates qu’on achète au supermarché sont fades pour la plupart.

Quand on les cultive soi-même, on redécouvre la saveur exquise qu’ont ces légumes fruits.

Le problème, c’est que la tomate est difficile à cultiver.

C’est une culture fragile, qui se fait attaquer de toute part. Une culture entière peut se faire anéantir à cause :

  • de champignons (comme le Mildiou)
  • de bactéries
  • de virus et/ou nématodes du sol
  • d’attaques via le système racinaires, engendrées par les champignons du sol :
    • verticilliose
    • Corky-root (maladie liégeuse des racines)
    • fusariose

Et encore … cette liste n’est pas exhaustive.

 

Sommaire

Des solutions existent, mais …

Vous avez peut être lu qu’il faut :

  • toujours faire attention au niveau d’humidité : mais dans les faits, c’est bien plus compliqué que ça en a l’air de maintenir un bon taux d’humidité
  • faire des rotations de cultures régulière : Vous n’avez peut être pas la place de le faire
  • traiter ses plants avec divers destructeurs de champignons & bactéries : vous n’avez sûrement pas envie de détruire la biodiversité du sol
  • vous êtes peut être tenté d’acheter des tomates greffées, mais, comme nous allons le voir, le greffage ne fait pas tout

Et vous pourriez perdre des heures, voires des années jusqu’à trouver le bon réglage pour qu’enfin, vos tomates puissent grandir et vous donner une récolte abondante. (quoi que, une fois que certaines virus / bactéries / champignons du sol se sont installés …)

Mais le vrai problème, c’est que les tomates les plus productives sont souvent les plus fragiles.
Et vous pourrez passer tout le temps que vous voulez, ce fait ne changera pas, ou peu.

La solution, c’est de greffer ses tomates (soi-même)

Ainsi, on va pouvoir fusionner deux espèces de tomates (dans notre cas) et obtenir des plantes résistantes et productives.

Le greffage vous donne la possibilité d’augmenter la résistance de vos plants de tomates en sélectionnant des variétés qui résistent :

Vous allez récupérer le système racinaire de ces variétés, et les fusionner aux variétés de tomates que vous adorez.

Concrètement :

  • vous allez sélectionner un espèce connu pour sa robustesse (on va voir quelques exemples ensuite).
  • vous allez sélectionner une espèce connu pour sa productivité (ou son bon goût, etc …)

Vous allez faire pousser les deux plants et, une fois arrivé à une certaine maturité, vous allez les fusionner = les greffer.

Vous allez garder la partie inférieure des plants robustes (les racines et le début de tige), et garder la tête (le haut du plant) des plants productifs

Puis, vous allez les greffer (fusionner), avec une des techniques de greffage que nous allons voir.

1/ La partie souterraine (porte-greffe)

Le porte greffe comporte le système racinaire. Cette partie doit être issue d’une espèce résistante. Vous pouvez choisir toute plante de la même famille : les solanacée.

Il y a plusieurs recommandations, par rapports aux différents tests qui ont été effectués :

  • Les Solanacées sauvages : si des solanacées sauvages poussent naturellement près de chez vous, elles feront d’excellents portes-greffes car elles se développent naturellement, sans aucune intervention de l’homme.
  • Les Variétés de tomates résistantes / rustiques : ce sont des variétés qui ont déjà été utilisés avec succès dans les greffes. Vous trouverez les variétés :
    • Petit moineau
    • Arnold
    • Red Currant
    • Burpee Delicious
  • Certains greffent avec succès leurs tomates sur des aubergines, car moins sujettes aux maladies des tomates, tout en étant de la même famille

2/ La  partie aérienne (greffon)

La partie aérienne est la partie visible. Vous sélectionnerez la variété dont les tomates vous plaisent le plus.

Vous pouvez même sélectionner la variété sujette aux maladies, que vous aviez abandonnée car il vous était impossible de mener une culture à terme.

Ce paragraphe est plus court, tout simplement car le plus important dans la greffe, c’est la sélection du porte greffe. Ce sont ses propriétés qui vont limiter les maladies & co.

Passons maintenant aux étapes à suivre pour effectuer une greffe.

Les 9 étapes d’une greffe réussi

Selon la méthode de greffe que vous choisissez, vous aurez généralement besoin :

  • de pinces spéciales greffe
  • d’un cutter / ciseau / sécateur
  • de désinfectant
  • raffia
  • tuteurs
  • bouteilles en plastique sans goulot

Voici les étapes à suivre, pour une technique de greffage simple, la greffe à l’anglaise :

  1. Semez 2 à 3 semaines avant la greffe vos graines de tomate
  2. Le Jour J, commencez par désinfecter le plan de travail, ainsi que l’outil qui vous servira à sélectionner vos plants (cutter, ciseau, secateur ou ce que vous voulez)
  3. Coupez le porte greffe & le greffon à quelques centimètre au dessus du collet (c’est la partie de la tomate qui est entre les racine et le début de la tige)
  4. Taillez les 2 parties en biseau

5. Collez les deux biseaux partie coupé contre partie coupé

6. Fixez l’ensemble avec une pince à greffe

7. Brumisez immédiatement le nouveau plant, avec de l’eau de pluis si possible, en veillant à ne pas mouiller les feuille

8. Placez les plants dans un environnement chaud et humide, sous des bouteilles en plastiques coupés préalablement

9. Laissez au maximum les plants dans l’obscurité durant la première semaine, idéalement deux.

Mais, ceci n’est qu’une des multiples façons de greffer. Il en existe de nombreuses, que je pourrais détailler si ça vous intéresse. Je vais simplement les lister :

  • greffe cure dent : technique sans ligature
  • greffe par approche : utilisé quand les autres méthodes ne fonctionnent pas
  • greffe de tête à la japonaise : greffage via manchon en silicone
  • greffe en fente
  • greffe anglaise simple : celle que l’on a décrite ci dessus
  • greffe par perforation latérale (dite au tournevis) : greffage sans raffia, pince de greffage ou manchon silicone

1/ Non, le greffage n’est pas une NOUVELLE technique à la mode

J’ai été surpris de voir que le greffage existe depuis au moins 6000 ans. Dans les livres sacrés des chinois, qui datent de plus de 6000 ans, on mentionne la greffe.

Mais effectivement, la greffe sur les légumes est plus récente, du XXe siècle.

2/ Une étude de 1967 prouvait déjà son efficacité

Une étude de 1967 réalisé par B. Bigat et J. Bulit sous les tropiques, aux Antilles française avait pour objectif de lutter contre le flétrissement bactérien (Pseudomonas solanacearum).

Cette étude à été mené sur 3 lieux différents:

  1. Petit Canal
  2. Petit Bourg
  3. Capesterre

Le porte greffe est issu d’une variété Solanum lycopersicum cerasiforme, qui est une tomate cerise. Sur les nombreux plants, une seule à été résistante. Elle a été cloné et tous les clones continuent d’être résistant. Cette souche résistante à été nommé CRA 66.

Le greffon est la variété Floralou, car elle donne des fruits de bonne qualité, et est résistante à la cladosporiose.

Concernant la technique de greffage, c’est la méthode à l’anglaise simple qui a été utilisé.

Chaque test à été mené sur des parcelles de 50 plants de tomates.

Voici les résultats :

Sur 2 lieux (Petit-Bourg et Capesterre), le pourcentage de plants survivant est significatifs :

  • Petit-Bourg : 5% des plants survivants en non greffés, contre 80% pour les plants greffés
  • Capesterre : 10% des plants survivants en non greffés, contre 95% pour les plants greffés

Imaginez la quantité de tomates …

Imaginez qu’au moment de la récolte, ce ne soit pas 10% mais 95% des plants qui survivent.

Le niveau de récolte serait extraordinaire. Une abondance de tomates pour toute la famille, pour de nombreux repas. Peut être même qu’il faudra en donner aux voisins ou la famille, et en transformer une grande partie en coulis.

C’est aussi une frustration effacé, qui laisse place à la fierté.

Si vous aviez fait beaucoup d’effort pour avoir une maigre récolte, ça aurait été décevant. Même lors d’une conversation, vous auriez dit quelque chose du genre :

J’ai passé tellement de temps au jardin, pour si peu, c’est décevant …”.

Alors qu’avec le greffage, ça serait totalement différent :

J’ai trouvé le moyen de rendre mes tomates résistante, et je n’arrête pas de récolter depuis plusieurs semaine, c’est incroyable !

Maintenant, il faut oser se lancer.

Greffer, c’est long et fastidieux. Mais si vous ne faites rien, vous ferez partie du clan des jardinier déçu et qui se résignent à de maigres récoltes.

Et clairement, vous serez de moins en moins motivé à faire des efforts pour avoir de belles récoltes.

Alors, commencez par télécharger la fiche résumé sur le greffage de tomate. C’est un bon début pour apprendre à créer des tomates résistantes, aux récoltes abondantes.

 

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